Le mort qu'il faut
Jorge SemprúnQuand une note arrive au camp, venant de la Direction centrale des camps de concentration à Berlin, ce n'est jamais bon signe. Elle aboutit sur le bureau de la Politische Abteilung, l'antenne de la Gestapo de Buchenwald. Il s'agit d'une demande de renseignements sur un certain Jorge Semprún. L'intéressé n'est pas trop inquiet, ce n'est qu'un obscur exécutant, un anonyme dans le camp.
Mais on s'organise, prenant les précautions nécessaires en pareil cas. Les camarades de l'organisation communiste clandestine qui ont intercepté la note de Berlin décident de mettre en place la solution utilisée dans une telle situation : envoyer Semprún à l'infirmerie et lui donner l'identité d'un certain « François L » qui est agonisant. Ainsi se met en place le mécanisme de changement d'identité dans un face-à-face avec la mort.